Les vêtements : l'habit fait la petite fille et le petit garçon

Si les images et les histoires ont une importance décisive dans l’imaginaire des enfants, les vêtements et les chaussures déterminent une posture du corps distincte pour les filles et les garçons. Des souliers comme les chaussures à talons, les tongs et certains nus-pieds sans maintien de la cheville entravent la liberté de mouvement des fillettes.

Très tôt, les petites filles sont hypersexualisées avec des tenues affriolantes jusqu’à présent réservées aux femmes (string, bas résille sous un short, talons hauts, espadrilles compensées, jean slim, pantalon taille basse, mini-jupe, décolleté…). Elles s’épilent et se maquillent de plus en plus tôt. La publicité, les séries télé, l’industrie musicale, les clips et les magazines pour jeunes filles les incitent à désirer ces modèles de séduction promus dans l’espace public. On les encourage ainsi à devenir de belles poupées et pas des architectes ou des présidentes de la République.

Certes elles portent désormais le pantalon qui leur a longtemps été interdit mais l’inverse n’est pas vrai : les garçons ne se sont pas appropriés les codes vestimentaires féminins (les motifs fleuris, le rose, la jupe, la robe).

Preuve en est que nous sommes tous et toutes encore prisonniers de préjugés très ancrés.

Un autre signe qui ne trompe pas sur les attributs dévolus à chaque sexe : la longueur des cheveux. Nécessairement longs pour les filles et surtout courts pour les garçons. On oublie encore qu’autrefois les filles et les garçons (jusqu’à 3-4 ans) avaient les cheveux longs et portaient les mêmes vêtements : des robes. Filles et garçons se confondaient. Tandis qu’aujourd’hui (juin 2011) on a vu apparaître chez une grande marque de vêtements pour enfants des bodys roses avec les inscriptions : « jolie, têtue, rigolote, douce, gourmande, coquette, amoureuse, mignonne, élégante, belle » et bleus avec les mots « courageux, fort, fier, robuste, vaillant, rusé, habile, déterminé, espiègle et cool. »
 
Par conformisme, les parents, vite rattrapés par leurs enfants, s’interdisent de jouer avec les codes, les couleurs, les motifs.